Les différentes façons d’être agriculteur

L’assemblée générale a donné lieu à de nombreux échanges autour de la cession et reprise d’exploitation, mais aussi des diverses façons de fonctionner avec une installation photovoltaïque (Ph. N. fray)

LAMONZIE-MONTASTRUC. Les agriculteurs ont témoigné qu’il existe différentes façons de s’installer et de travailler. Le CrDA est là pour les accompagner dans leur diversité.

Beaucoup de monde s’était donné rendez-vous à Lamonzie-Montastruc, le 5 décembre, pour l’assemblée générale du CrDA (Création de dynamiques agricoles) Périgord pourpre Vallée de l’Isle. Il est vrai que les thématiques évoquées par cette antenne de la Chambre d’agriculture sont au cœur de l’actualité. « On ne parlera pas des crises, elles sont trop nombreuses et occuperaient toute notre assemblée, mais de nos actions collectives pour vous soutenir », a fait savoir à la tribune Bruno Faure, président du CrDA.

C’est la vocation de cette structure que de représenter et d’accompagner les agriculteurs. Lors de sa présentation comptable, le trésorier Jean Barou faisait ressortir la dépense principale de 2022 : l’action paille destinée à fournir aux éleveurs cette denrée indispensable. Sur les 11 027 Ä de dépenses, 8 902 Ä y ont été consacrés.

S’installer de façon originale

Flore Boyer, animatrice territoriale du CrDA, a listé les autres actions menées ces derniers mois, à commencer par la signature de conventions de partenariat avec les intercommunalités pour faciliter les transmissions d’exploitations. « C’est important, dit-elle, 90 % des agriculteurs de Dordogne ont plus de 55 ans. » La Chambre d’agriculture ne reste pas sans rien faire, en attestent les exemples d’accompagnements originaux présentés par les intéressés eux-mêmes. Ainsi, un jeune agriculteur a fait part de son expérience d’installation à Fouleix grâce au portage de foncier de la Safer. « Le foncier a été acquis par la Safer, avec le soutien de la Région, et mis à notre disposition. Au terme de 10 ans, nous rachèterons ce foncier et le fermage déjà versé sera déduit du coût total. »

De son côté, Étienne Eudes s’est installé en maraîchage à Saint-Germain-et-Mons grâce au dispositif Ferme en vie (Feve.) « C’est un peu comme Terre de liens. Les porteurs peuvent identifier une ferme à reprendre qu’ils proposent à Feve, ou bien ce sont les cédants qui contactent Feve pour reprendre leur exploitation », raconte le jeune agriculteur. Lui, qui n’avait pas les moyens d’acquérir son outil de production, a pu reprendre 5 ha de foncier, sur une surface où un éleveur ovin était déjà installé. « En fait, nous avons deux entités d’installation. Nous aurons la possibilité de racheter la ferme au terme de 7 ans, sans avoir l’obligation de le faire. Notre bail est garanti 25 ans. »

D’autres types d’installations ont été évoqués, montrant la diversité des possibilités. Ainsi, le viticulteur Yannick Lescot a opté pour le métayage pour reprendre 5 ha de vigne en AOC, complété par 6 ha de fermage, avec l’aide financière récoltée par un prêt participatif. « Les banques m’avaient fermé leur porte, je me suis débrouillé. »

Côté cédant, les solutions toutes faites n’existent pas non plus. Le père de Sébastien Nadeuil a témoigné de l’installation progressive de son fils sur sa propre ferme. « Il travaillait à l’extérieur, cela lui a permis de se faire la main, moi de réduire mon activité en vue de la retraite. »

Trouver de nouvelles sources de revenu 

Le CrDA accompagne les installations, mais il est aussi présent à toutes les étapes de la vie de l’exploitation. Comme lors de la création d’une unité photovoltaïque sur sa ferme. Le conseiller Philippe Brousse est entré dans le détail des chiffres de ce type de projet qui peut permettre d’avoir un revenu complémentaire. Là aussi, plusieurs solutions existent. La plus classique est la construction par l’agriculteur d’un bâtiment recouvert de panneaux solaires. Selon Philippe Broussse, le retour sur investissement d’un tel projet avec contrat de rachat par EDF de l’électricité, évidemment plus cher à concevoir, est bien plus rapide qu’une construction sans photovoltaïque.

Il a également évoqué les trackers solaires. Ces unités se développent bien que trois fois plus chères qu’une installation sur toiture. Enfin, le développement de l’agrivoltaïsme a donné lieu à un échange vif entre les participants. « Dans tous les cas, nous faisons en sorte que les agriculteurs gardent la main et conservent la valeur ajoutée de ce type de projets », a souligné Yannick Francès, vice-président de la Chambre d’agriculture.

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