Lever le tabou de l’endométriose

Le Dr Léonard, Cassandra Lombard et Valérie de Pauw ont animé la conférence sur l’endométriose au Campus Périgord de Périgueux. (Ph. Th. M.)

SANTÉ. Valérie de Pauw, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en Dordogne, et Endo France ont organisé, mardi 7 mars au campus Périgord, une conférence dédiée à cette maladie gynécologique.

L’endométriose est une maladie encore mal connue à la fois des femmes mais aussi du grand public. « C’est une pathologie gynécologique qui se définit par l’infiltration des tissus adjacents à l’utérus par des cellules qui normalement sont présentes à l’intérieur de l’utérus », a présenté le docteur Franck Léonard, chirurgien gynécologue à la clinique Francheville à Périgueux. Ce dernier est intervenu lors de la conférence organisée, mardi 7 mars au Campus Périgord, par Valérie de Pauw, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. 

En France, selon les chiffres officiels, entre 1,5 et 2,5 millions de femmes âgées de 15 à 45 ans sont touchées par cette maladie. Il existe, selon le Dr Léonard, trois symptômes majeurs. Le plus évident, les douleurs lors des règles. Le second, une souffrance pendant les rapports sexuels et enfin des douleurs pelviennes. L’endométriose peut également entraîner une infertilité. 40 % des femmes touchées par la maladie en sont atteintes. 

« Il existe plusieurs possibilités thérapeutiques qui ont toutes le même objectif : obtenir l’arrêt des règles », a présenté le chirurgien durant la conférence. Parmi ces possibilités, il y a la prise de médicament. L’autre solution est l’intervention chirurgicale avec l’ablation des lésions endométriosiques. Enfin des thérapeutiques adaptées comme la relaxation, la sophrologie sont des solutions plus douces qui peuvent être envisagées. « Si vous avez une adolescente qui a de l’absentéisme ou qui passe le week-end au lit avec un mal de ventre, vous pouvez suspecter de l’endométriose », a expliqué le Dr Léonard aux spectateurs présents. 

Grande cause nationale

Depuis 2022, cette maladie a été déclarée grande cause nationale par le président de la République. Des structures comme l’hôpital privé de Francheville se sont positionnées pour être habilitées à réaliser des diagnostics, prendre en charge des problématiques liées à l’infertilité et réaliser des interventions chirurgicales. Une stratégie nationale, dévoilée en février, doit justement permettre de mieux coordonner la prise en charge des patientes qui doivent parfois patienter jusqu’à sept ans entre le début de la prise en charge et l’annonce du diagnostic. 

Dans ce dispositif, le rôle de l’association Endo France est essentiel. La structure a pour mission d’informer, soutenir et agir auprès du grand public mais aussi de sensibiliser les praticiens sur l’endométriose. « Nous menons des actions toute l’année, à la fois en Dordogne et en Lot-et-Garonne. Pour ma part, j’ai décidé de m’engager en 2019, pour faire avancer les choses suite à l’annonce de ma maladie. Mais il nous faut plus de bénévoles pour faire connaître cette pathologie », a présenté Cassandra Lombard, bénévole régionale à l’association Endo France. 

« Au quotidien, j’essaie de faire avec la douleur car je dois bien aller travailler. Étant contre les médicaments, j’ai opté pour des alternatives : je pratique le yoga et le shiatsu, deux disciplines qui me soulagent », ajoute la jeune bénévole de 28 ans. L’arrivée de cette stratégie nationale est une bonne chose, selon elle. « Il était temps que l’on reconnaisse enfin cette maladie et que la France engage des fonds. Notre association ne fonctionne qu’avec des dons. Il est donc compliqué de mener à bien nos missions », conclut-elle.

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