SÉCURITÉ. Les chiffres de la délinquance de la Dordogne ont augmenté en 2022. Gendarmes et policiers vont accentuer leur présence sur la voie publique pour enrayer cette tendance générale en France.
« La Dordogne reste un département sûr. » Ce constat, on l’entend chaque année, lors du traditionnel bilan de la délinquance réalisé à la préfecture. Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne, l’a répété, le 15 février.
En prenant le nombre de faits constatés par rapport à la population, la Dordogne arrive 83e sur 96 départements et se positionne comme l’un des 20 plus sûrs de France. « Il faut retenir une évolution globale des faits de délinquance en légère augmentation, mais qui reste dans la moyenne, voire un peu en dessous, de la dynamique nationale. Surtout, nous sommes dans un contexte où les chiffres ne font qu’atteindre à nouveau ceux qu’ils étaient en 2019, avant la crise sanitaire. 2021 avait déjà amorcé un retour à la hausse », a précisé le représentant de l’État.
Vols et violences
Dans le détail, les cambriolages ont progressé de 7,9 %, à 1 214 faits, un rythme d’augmentation inférieur à la moyenne nationale. Face à cela, le dispositif de participation citoyenne continue à se développer. Même tendance pour la vidéoprotection, que de plus en de communes, rurales notamment, demandent. Les escroqueries sont aussi en augmentation (+ 11,7 %) avec 2 520 faits alors que les vols d’accessoires sur véhicules régressent (- 19,6 %).
En hausse également, les atteintes volontaires à l’intégrité physique (+ 10,6 % à 2 238), les violences sexuelles (+ 4 % à 495) et les violences intrafamiliales (+ 16,9 % à 1 018). Concernant ces dernières, elles bénéficient d’un phénomène de libération de la parole auquel a contribué la création de plusieurs Clap (cellules de lutte contre les atteintes aux personnes) et la Maison de protection des familles (MPF) pour le volet prévention.
Concernant les stupéfiants, si les faits pour usage sont en hausse de 37,4 %, les procédures pour trafic régressent de 2,8 %.
Enfin, les accidents de la route demeurent un point noir en Dordogne. S’ils ont baissé en nombre (- 10 %) à 195 accidents, leur gravité se maintient avec 31 tués, comme en 2021. L’inattention, l’alcoolémie, les stupéfiants, le refus de priorité et la vitesse excessive sont les causes des accidents. L’alcoolémie connaît une forte progression (+ 24 %) dans la suspension des permis. Par ailleurs, le lancement de quatre voitures radars depuis avril 2022 a permis de réaliser 81 000 contrôles au troisième trimestre avec 7 % d’infractions relevées.
La peur du gendarme
Face à ces constats, gendarmes et policiers gardent leur ligne de conduite. « Nous reprenons la volonté forte du ministre de l’Intérieur d’accroître la présence des forces de l’ordre sur la voie publique afin d’être plus efficaces dans la lutte contre la délinquance », a rappelé le préfet.
Dans cette optique, Jean-Philippe Demange, commandant du groupement de gendarmerie de Dordogne, a rappelé les priorités en 2023 : la lutte contre les cambriolages et la sécurité routière. « Pour y faire face, nous devons être présents. Depuis septembre, nous avons augmenté cette présence. La peur du gendarme fonctionne et doit ramener les gens à des comportements plus prudents sur la route. »