L’antenne de Périgueux de Fibois Nouvelle-Aquitaine propose une grille des prix de bois sur pied en Dordogne, bâtie à partir d’un panel de professionnels et techniciens forestiers locaux.
Note de conjoncture
Fibois Nouvelle-Aquitaine dévoile comme chaque année son panel de cotation de bois sur pied. Celui-ci s’inscrit dans une période de déstabilisation des flux commerciaux qui a bouleversé, par ricochet, certains marchés nationaux comme celui de la construction, marché très utilisateur de produits bois techniques (bois abouté, contre-collé, panneaux…) et certaines essences plus largement utilisées pour ces mêmes marchés (douglas, sapin-épicéa…). Même si la situation semble s’apaiser, les marchés demeurent toujours aussi dynamiques ce qui en soi est un bon point pour les produits bois transformés en France.
Les essences récoltées localement se valorisent bien et connaissent une demande ferme confortant, voire augmentant, les prix de certaines catégories de bois sur pied.
En matière de pin maritime, les scieries locales et régionales ont besoin de bois. Leurs activités sont soutenues. Elles essaient de répondre à leurs clients habituels et aux nouvelles sollicitations. Elles sont souvent plus inquiètes par le maintien de leur capacité en main-d’œuvre que par leur approvisionnement en bois. Toutes les qualités de bois sont recherchées pour être valorisées dans des unités de transformation locales. Le bois de trituration résineux (majoritairement pin maritime sur notre territoire) semble être moins impacté par les fluctuations de prix que le bois d’industrie feuillus. Les coupes d’éclaircie peuvent donc continuer à être programmées. Les prix du bois de Douglas connaissent une augmentation, comme c’est le cas sur les massifs forestiers limitrophes avec une concurrence plus forte entre transformateurs sur cette essence.
Une situation contrastée pour le marché du chêne
En ce qui concerne le bois de chêne, les marchés connaissent des situations plus contrastées avec, par exemple, des marchés de la tonnellerie moins exportateurs cette année donc moins consommateurs de grumes à merrains (incendies en Californie et en Australie…). « Nous ne pouvons pas dire que notre territoire connaît une concurrence à l’achat des bois de chêne avec la présence de “traders” pour de l’export vers les marchés asiatiques mais nous devons collectivement y être vigilants car les activités de transformation de chêne bien implantées sur nos territoires continuent d’être demandeuses de bois (toutes qualités confondues) qu’elles valorisent localement première et seconde transformations », rappelle Fibois NA. Le châtaignier connaît une demande également soutenue pour toutes ses valorisations en bois rond (piquets, tuteurs, échalas, clôtures…) comme pour ses valorisations en bois scié (parquets, bardage, lame de terrasse…). Les entreprises locales et régionales positionnées sur cette essence investissent dans leur outil de transformation ce qui tend à raffermir encore la demande. Le tri des bois dans les coupes de taillis, dans une période où le bois d’industrie feuillus se valorise moins bien, doit donc être encouragé.
Forte demande sur le peuplier
Le peuplier continue de connaître une demande forte que ce soit pour le marché du déroulage comme pour celui du sciage. Les prix sont fermes et ne peuvent qu’encourager les populiculteurs à développer leurs surfaces et la qualité de leurs peuplements en programmant leurs élagages. L’acacia, l’autre essence utilisée en piquets, est aussi demandé et recherché par les professionnels.
La valorisation du bois de trituration feuillus est toujours délicate. Les baisses de prix constatées précédemment n’ont pas été encore réévaluées. La dynamique des scieries locales génère également de plus grandes quantités de produits connexes qui viennent pour partie remplacer les bois ronds dans les approvisionnements des usines de trituration.
Enfin, pour le bois de chauffage, les prix se maintiennent voire augmentent légèrement. Le renchérissement des énergies fossiles comme le prix de l’électricité, sur la période hivernale qui approche, devrait jouer favorablement pour la consommation de bois bûche qui demeurent toujours en France, l’énergie la plus compétitive pour les ménages.