Rugby. Pour Olivier Gagnac, président du comité départemental, l’organisation du Mondial en France va permettre une exposition médiatique. Des actions ont été menées en milieu scolaire pour séduire les jeunes.
À une semaine du premier match de la Coupe du monde de rugby en France entre l’équipe nationale et la Nouvelle-Zélande, le 8 septembre, la tension monte peu à peu au sein du monde du ballon ovale. En Dordogne, Olivier Gagnac, président du comité départemental, regrette que le comité d’organisation de l’épreuve ait mené des actions « sans que les comités départementaux aient toujours été informés ou associés. Du coup, nous avons créé nos initiatives locales. C’est le cas dans les 12 comités départementaux de la ligue régionale. »
Des interventions en milieu scolaire avec l’Usep (Union sportive de l’enseignement du premier degré) ont été le dénominateur commun de la plupart de ces actions. « En Dordogne, nous avons mis 4 790 enfants sur les terrains de rugby », affirme Olivier Gagnac. Cette performance a été possible dans le cadre d’un projet baptisé “En 2023, la terre devient ovale : plaque le carbone”. Il s’agit de promouvoir le rugby auprès d’élèves de cycle 2 (CP au CE2) et 3 (du CM1 à la sixième), en prenant l’angle du développement durable. « C’était l’occasion de réfléchir avec les élèves sur l’impact écologique d’un tel événement, de parler de la question du changement climatique. Nous avons travaillé avec l’école des sciences de Bergerac afin de produire des ressources pour calculer l’impact carbone du déplacement de chacune des délégations », souligne le président. L’opération a reçu le soutien de la fondation Agir du Crédit agricole Charente-
Périgord et de l’association Pachamama.
Bien accueillir les gamins
« Nous pensons que pour aider les clubs à se développer, nous avons besoin d’un travail en profondeur qui passe forcément par le milieu scolaire », insiste Olivier Gagnac. En 2007, la Coupe du monde de rugby avait déjà eu lieu en France. « Le nombre de licenciés avait grimpé de 30 %, avant de baisser de 40 % l’année suivante », note le président. La manifestation devrait générer une grande effervescence médiatique et une recrudescence des licenciés. « Nous voulons préparer les clubs à accueillir ces gamins. S’ils repartent, souvent, c’est qu’on ne les accueille pas bien. » Il existe toujours des freins au développement du rugby comme l’image d’un sport de contact brutal, qui se joue en extérieur l’hiver, alors que les règles sont aménagées au niveau amateur. « Le rugby n’est pas très adapté à la pratique en milieu scolaire contrairement aux sports de salle comme le basket et le handball », concède le président départemental.
En Dordogne, le rugby compte plus de 4 500 licenciés, un chiffre en hausse après les années Covid, pour une trentaine de clubs. Le sport se plaçait, en 2018, en troisième position derrière le football et le tennis. La progression du nombre de licenciés concerne toutes les catégories d’âge. « Nous avons quand même du mal à mobiliser chez les moins de 16 ans et de 19 ans. Nous comptons huit collectifs de 15 joueurs », observe-t-il. Le rugby féminin se développe doucement, avec environ 170 filles de plus de 18 ans et 150 en dessous.
L’année 2023 a été un bon cru pour le rugby périgourdin. Le CAP (Club athlétique périgourdin) est devenu champion de France de nationale 2. Sarlat a obtenu le titre en fédérale 3. « Il y a quand même des clubs en bonne santé mais nous sommes vigilants sur le fait qu’il faut continuer à former des jeunes. C’est l’objet du comité départemental afin de permettre aux clubs de se développer », résume Olivier Gagnac, pour qui la formation reste un élément capital pour structurer les clubs. Heureusement, les écoles de rugby (de 6 ans à 14 ans) fonctionnent bien.