Ribérac panse encore ses plaies

L’état de délabrement du gymnase ne permet pas une reprise des activités. (Ph. A. M.)

Orage du 20 juin. Nicolas Platon, maire de Ribérac, déplore la lenteur de l’assurance concernant les 52 bâtiments publics, qui empêche de réaliser les travaux et rouvrir les services à la population.

Quatre mois après l’orage destructeur du 20 juin qui a frappé le Ribéracois, les toits bâchés restent légions dans la ville de Ribérac. Près de 2 000 habitations et les 52 bâtiments publics de la commune ont été endommagés plus ou moins fortement. Si la réouverture des écoles maternelle et élémentaire, ainsi que l’organisation provisoire de la restauration scolaire dans l’espace Malraux constituent une première étape vers un retour à une vie plus normale, c’est loin d’être suffisant pour Nicolas Platon, le maire, et son conseil municipal qui s’impatientent. « On se rend compte que la situation est tout aussi complexe qu’au lendemain de la tempête », a déclaré l’édile, lors d’un point presse le 24 octobre.

Le maire s’est dit « assez surpris par le manque de réactivité de nos assurances concernant les biens publics que nous gérons. Nous nous devons d’ouvrir au plus tôt les services publics. » Il a cité, notamment, le cinéma Max Linder, la bibliothèque municipale ou le restaurant scolaire. « Aujourd’hui, nous nous trouvons paralysés parce qu’on n’a pas de réponses fermes et définitives. Nous engageons la commune financièrement sans garantie totale », indique-t-il. La commune a déjà débloqué 2 MÄ à la suite de l’orage et devait voter 3 MÄ supplémentaires la semaine passée « sans davantage de sécurité ». L’évaluation globale du montant des travaux oscille entre 10 et 15 MÄ. « Tout cela se fera dans le temps avec des priorités », selon le maire qui espère au moins 20 % d’aides publiques.

État des lieux des logements

Nicolas Platon a évoqué le sort « critique » de l’église paroissiale Notre-Dame fermée à cause d’infiltrations, dont le devis de réparation a été refusé par la compagnie d’assurances comme pour d’autres bâtiments tels que le cinéma. « Nous sommes prêts mais il faut que l’on ait l’assurance d’être remboursés tel que l’on doit l’être sinon nous courrons à la catastrophe. Les bâtiments se fragilisent et ce n’est pas fini. » 

Lundi dernier, le maire pouvait annoncer que la bibliothèque municipale avait obtenu une autorisation partielle d’ouverture dans une forme beaucoup plus réduite. La municipalité voudrait rouvrir le cinéma mi-décembre. « Dans ces situations, on se rend compte de l’importance des services publics de proximité, culturels et sportifs, dans la vie d’une commune », a lancé le maire avant de s’interroger : « Est-ce qu’une compagnie d’assurances a conscience qu’elle paralyse par ses délais interminables toute l’activité d’une population » ?

Concernant les habitants, Catherine Bezac-Gonthier, adjointe au maire, a fait le point de la situation. Actuellement, le Secours catholique effectue un état des lieux des logements et des conditions d’accueil, notamment au cœur de la ville. Cette mission d’urgence va durer quatre semaines. « Nous aurons une vision plus claire sur les relogements à prévoir en début d’hiver. Il y a encore beaucoup de travail », a-t-elle confié.

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