FEUX DE FORÊT. Le gouvernement a annoncé un renforcement des moyens de lutte dans le Sud-Ouest. Jean-Sébastien Lamontagne, préfet, veut inciter davantage d’élus à réaliser des pistes DFCI.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, se sont rendus en Gironde, mardi 11 avril, pour annoncer un renforcement des moyens pour les services d’incendie et de secours en 2023, tant au niveau terrestre qu’aérien.
Plusieurs bombardiers d’eau seront positionnés en Gironde et dans le Sud-Ouest. « Les moyens aériens seront prépositionnés en Gironde alors qu’avant, ils venaient d’assez loin. C’est important. L’an dernier, un des départs de feu dans la forêt de la Double a pu être éteint dès le début grâce un engin aérien qui survolait la zone alors qu’il devait intervenir en Gironde », a expliqué le préfet, Jean-Sébastien Lamontagne.
Alain Rivière, contrôleur général et directeur du Sdis 24 (Service départemental d’incendie et de secours), a rappelé la doctrine nationale de lutte contre les incendies de forêt qui consiste à attaquer massivement les feux naissants. « Les pistes DFCI sont essentielles pour assurer la défense d’un massif forestier », a-t-il expliqué. Cela implique de détecter les feux rapidement, notamment par le biais de patrouilles telles que celles réalisées par les comités communaux de feux de forêt. Alain Rivière a également évoqué le besoin de créer des réserves d’eau de pluie près des pistes. « On sait que les réserves naturelles vont être de plus en plus compliquées à utiliser à cause des sécheresses en été. »
Mobiliser les élus
Pour le préfet, les élus n’ont pas trop de raisons de ne pas réaliser de pistes. L’État propose des aides financières. « La contrainte n’est pas tant financière pour les collectivités. Les élus sont à peu près assurés d’avoir jusqu’à 80 % d’aides de l’Europe et de l’État. La difficulté peut être liée à l’accord des propriétaires privés alors que c’est dans leur intérêt. » Le Syndicat mixte ouvert de défense des forêts contre les incendies (SMO DFCI) de Dordogne apporte ses compétences en matière d’ingénierie et de maîtrise d’ouvrage. La structure inclut une partie des communes et intercommunalités du Périgord qui adhérent, soit un peu plus de la moitié de la superficie forestière du département représentant 1 200 km de pistes DFCI.
Le préfet a plaidé pour l’identification par le Sdis de secteurs à fort risque d’incendies afin de démarcher les acteurs et les élus de ces territoires pour les convaincre de s’investir dans la lutte. Les pompiers ont aussi bénéficié de moyens supplémentaires afin de renouveler le matériel via le Conseil départemental, les EPCI, les communes et l’État. En Dordogne, 20 camions-citernes feux de forêt vont être achetés en cinq ans.
Par ailleurs, le Fonds vert a pour but de soutenir les politiques de prévention menées par les collectivités territoriales, en particulier dans les territoires à l’interface entre des massifs boisés ou végétalisés et des zones bâties où naissent 80 % des feux. Enfin, une campagne de communication sur l’obligation légale de débroussaillement va être menée.