La réponse au désarroi agricole

Le 100 % bio et local dans les collèges pourrait être transposé dans les hôpitaux et les Ehpad. (Ph. Archives A. Merlingeas)

[Institutionnel] Lors de la dernière session plénière, lundi 7 octobre, la situation agricole a occupé une partie des débats entre conseillers départementaux et des questions au préfet.

Parmi les nombreux sujets abordés lors de la session plénière du Conseil départemental, la question agricole a pris une place importante, tant dans les discussions entre conseillers que dans les échanges avec le préfet, Jean-Sébastien Lamontagne.

Didier Bazinet, vice-président en charge de l’agriculture, de la forêt et de l’aménagement rural, l’a interpellé sans détour au terme de sa présentation : « Le monde agricole a connu l’endettement, les aléas climatiques, les problèmes sanitaires ; autant de situations dramatiques qui ont provoqué la colère du début d’année 2024. Quelles mesures structurelles l’État compte-t-il mettre en place face au désarroi des agriculteurs ? » Préparé à faire face au  » feu nourri  » des questions et remarques annoncé par le président de l’assemblée lui-même, Germinal Peiro, le préfet ne s’est pas démonté en évoquant d’abord les 97 M€ de la PAC, alloués cette année pour toute la France.  » Tous les services de la DDT sont mobilisés pour les versements qui doivent avoir lieu fin octobre. Mais la PAC n’est qu’une partie du revenu des agriculteurs, et pas la seule. L’autre partie repose notamment sur la loi EGalim « , a-t-il souligné, tout en faisant  » le constat amer que, pour les bovins viande, ça ne fonctionne pas « . Un seul contrat, en effet, a été signé en Dordogne.  » Nous faisons des contrôles, mais c’est compliqué. « 

Sur un volet plus conjoncturel, le préfet prévient :  » On ne va pas être sur une logique d’alignement en ce qui concerne les taux de dégrèvement de la TFNB (taxe foncière sur les propriétés non bâties, ndlr). Cet outil est départemental. Réclamer la même chose que dans les départements voisins sur des problématiques hyperlocalisées comme les dégâts de gel, ça n’a pas de sens.  » En plus, des taux majorés ( » jusqu’à 80 ou 100 % « ) seront proposés de façon localisée  » aux communes les plus impactées « .

Du 100 % bio en hôpital

Indirectement, il fut encore question d’agriculture quand Dominique Bousquet a justifié de l’abstention de son groupe concernant le 100 % bio dans les collèges.  » Nous ne pouvons pas valider le 100 % bio qui a pour conséquence moins d’aliments dans les assiettes des collégiens.  » Germinal Peiro s’est emporté :  » Je ne peux pas vous laisser dire que les collégiens, en Dordogne, meurent de faim. C’est insultant pour les personnels et pour nous, et ce n’est pas digne de vous.  » Et de rappeler que la politique du Département participe à  » redonner du travail aux agriculteurs, qui en ont besoin « .  » Avant fin novembre, je vais réunir les syndicats agricoles et la Chambre d’agriculture et leur dire que l’expérience que nous réussissons dans les collèges, nous voulons la commencer dans les Ehpad et les hôpitaux. « 

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