« Nous avons avancé plus de 1 000 points de simplification aux services de l’État. À peine une dizaine a reçu une réponse positive. » Jean-Philippe Granger, actuel président de la Chambre d’agriculture et membre de la liste FDSEA-JA présentée par les deux syndicats, sait d’expérience qu’il y a encore nombre de dossiers sur le feu et que les élections pour la Chambre d’agriculture ne sont que la première étape. « Là aussi, il va falloir transformer l’essai. C’est un vrai challenge. »
Réunis à la ferme de La Spiruline, à Razac-sur-l’Isle, lundi 16 décembre, pour présenter la composition de leur liste conjointe, la FDSEA et les JA se sont félicités de regrouper sous une même bannière « des agriculteurs syndiqués et non-syndiqués« , choisis pour « représenter toutes les productions ainsi qu’un vrai maillage du territoire« , selon Guillaume Testut, président des Jeunes Agriculteurs. « Ce sont des hommes et des femmes qui portent un même projet et défendent tous les modèles d’agriculture, assure Jean-Philippe Granger. Bio, conventionnelle, avec vente directe ou pas. »
Forts de leurs années d’expérience, les deux syndicats savent que « pour répondre aux enjeux alimentaires, il faudra fournir toutes les tranches de marché. Nous avons misé sur le haut de gamme mais il ne faudra pas mettre de côté l’entrée de gamme« , résume-t-il.
Conscients qu’il faut « être sérieux et ne pas promettre ce qui n’est pas réalisable« , comme le souligne Guillaume Testut, ils ont évoqué un bilan fait de petites victoires et de combats toujours en cours, tant les enjeux qui touchent le monde agricole sont nombreux et divers.
Installer et innover
À presque chaque candidat, sa thématique. Yannick Frances, de la FDSEA, continue son travail sur la question des dégâts de gibier. « Il y a eu récemment de belles avancées avec le classement des sangliers en nuisibles, ce qui nous permet désormais de les piéger. L’idée est de continuer à apporter des solutions car la situation, malheureusement, ne va aller qu’en s’amplifiant. » Clément Courteix, des JA, à propos de l’installation, a rappelé : « Environ 1 200 installations accompagnées ont eu lieu durant le dernier mandat, avec une explosion lors de la transformation de la DJA (Dotation jeunes agriculteurs) en DNJA (Dotation nouveaux et jeunes agriculteurs), qui étend l’aide aux plus de 40 ans qui s’installent. L’objectif est d’aiguiller un maximum de porteurs de projet sur ce processus, car il y a 95 % de chances de les retrouver agriculteurs dix ans plus tard. » Reste à se pencher avec autant d’attention sur la transmission, pendant de l’installation qui va prendre tout son sens avec le départ à la retraite de la moitié des agriculteurs d’ici 10 ans.
Avec 22 filières ayant chacune ses spécificités, les deux syndicats auront fort à faire pour « répondre à toutes les exigences environnementales, faire face aux aléas climatiques et aux crises sanitaires (MHE, FCO, grippe aviaire, tuberculose bovine…)« , comme l’a énuméré Jean-Philippe Granger, qui a aussi insisté sur la poursuite des négociations autour d’EGalim et de la perpétuelle recherche de nouvelles activités telles que la filière des cultures à faibles intrants (miscanthus, chanvre, switchgrass).