ÉCONOMIE. La Nouvelle-Aquitaine veut se positionner en faveur d’un tourisme durable pour répartir les flux et mettre en valeur les territoires ruraux. Les agriculteurs ont leur rôle à jouer dans l’accueil de ces publics.
Pour beaucoup, les vacances en Nouvelle-Aquitaine se résument à des activités sur la côte Atlantique. « La moitié des nuitées concernent les 8 % du littoral », constate Jocelyn Noirot, chargé de mission tourisme durable au Comité régional du tourisme (CRT) lors d’un webinaire organisé par les chambres d’agriculture 17-79, 24 et 33, fin juin. De plus, le gros de l’activité se situe entre mai et octobre (72 %). Mais l’ambition régionale est forte de se détacher de ce type de tourisme de masse et de proposer « un vrai dépaysement de proximité, avec une dimension humaine et des pratiques plus durables ».
À l’heure actuelle, 1 119 acteurs sont engagés dans cette notion de durabilité, soit seulement 1 % de l’offre globale « Cela devient un outil de différenciation sur les marchés touristiques, de plus en plus concurrentiels. Les agriculteurs ont une vraie carte à jouer en proposant des visites expérientielles, très enrichissantes et créatrices de valeur », analyse le chargé de mission.
Au printemps, le CRT a pu proposer plusieurs offres de séjour bas carbone. Le séjour dans le parc naturel des Landes de Gascogne, proposé hors saison, faisait la part belle au train et au vélo, à des hébergements insolites, des repas élaborés à base de produits locaux, des activités avec un guide naturaliste… pour 450 euros tout compris pour six jours. « Pour élaborer ce parcours, il faut que les agriculteurs qui proposent des activités soient référencés auprès de nous ou d’offices du tourisme. L’intégration des membres de Bienvenue à la ferme, notamment, s’inscrit dans ces nouvelles demandes », rappelle le spécialiste.
Mais alors, que peuvent vraiment proposer les agriculteurs ? Cela peut aller d’une participation aux travaux de la ferme (traite ou soin des animaux, ramassage de légumes…) à des ateliers cuisine ou pédagogiques, en passant par des dégustations dans les champs ou des logements. « Avant de monter un projet, il faut définir ses objectifs, énonce Zélie Mourlhou, conseillère agrotourisme à la Chambre d’agriculture de Dordogne. S’agit-il de créer une activité rémunératrice complémentaire, de sensibiliser le public à ses pratiques ou encore de fidéliser ses clients en circuits courts ? » L’exploitant doit également prendre conscience de ses limites (difficulté à se rendre disponible pendant les moissons, barrières sanitaires) et adapter son offre en conséquence tout en s’assurant d’être dans les règles administratives (créer un espace spécifique pour la transformation de produits, prendre une assurance supplémentaire…). Il s’agit ensuite de monter son offre, de définir la durée, le prix, les moyens à mettre en place et surtout, de se faire connaître. « On néglige souvent cet aspect mais il est primordial. » Au-delà du site internet, il convient donc de se faire connaître des offices du tourisme mais aussi de sites comme “Oh la vache” ou Géonautrices.