À la recherche de l’écotourisme

ÉVÉNEMENT. Les premières rencontres du tourisme durable ont réuni nombre de professionnels périgourdins autour des enjeux et des initiatives écoresponsables de la filière touristique locale.

Des touristes qui prennent des douches trois fois par jour avant et/ou après être passés à la piscine, ça existe. S’il est difficile aux propriétaires des campings, hôtels ou maisons d’hôtes d’empêcher ces attitudes très peu écoresponsables, ils peuvent adopter des réflexes tout à la fois bons pour la planète et pour leur porte-monnaie.

Aux premières rencontres du tourisme durable Dordogne-Périgord, qui se sont déroulées mardi 6 décembre, à Périgueux, ils sont venus nombreux cogiter ensemble aux meilleures solutions pour faire converger intérêts économiques et environnementaux, et échanger lors de plusieurs tables rondes.

Le centre départemental de la communication Joséphine Baker s’est ainsi rempli de restaurateurs, gérants de camping et d’hôtels, techniciens départementaux et même d’un représentant d’EDF, tous soucieux de confronter leurs interrogations et leurs solutions. « J’ai installé un système de chauffe-eau solaire, en 2007, d’une puissance de 18 kilowatts. À l’époque, ça faisait rire. Aujourd’hui, en hors saison, d’avril à juin, nous dégageons un excédent d’eau chaude qui sert à la piscine. Et en pleine saison, ça nous fournit un appui énorme sur la consommation d’eau chaude courante, dont les gens abusent de façon complètement déraisonnable », a témoigné Patrick Becheau du camping du Garrit, à Saint-Cyprien, qui se félicite d’avoir amorti depuis longtemps son installation.

« L’intérêt de mettre en place ces infrastructures est de vous affranchir de la fluctuation des prix des énergies fossiles mais aussi d’instaurer un fonctionnement durable tout en profitant des aides de l’Ademe (Agence de la transition écologique », encourage Yann Ducatteeuw, chargé de mission Fonds de tourisme durable au Comité départemental du tourisme (CDT) de la
Dordogne.

Changer ses plantes

Outre la domotique ou la végétalisation des sites comme climatiseur naturel, les professionnels du tourisme peuvent aussi agir sur leur consommation d’eau. Au château de Hautefort, on applique depuis longtemps le principe du “la meilleure économie d’eau que l’on fait est celle que l’on ne dépense pas“. David Chabassier y est jardinier depuis 24 ans. Il a instauré des couverts végétaux dans le jardin à la française, et troqué des plantes annuelles qui demandaient beaucoup d’arrosage contre des plantes vivaces. « Les annuelles finissaient par être nocives pour les buis qui, trop fréquemment arrosés, développaient des racines en surface. On avait déséquilibré nos jardins. » Mais la meilleure gestion de l’eau donne aujourd’hui de bons résultats et le château est devenu le premier écolabellisé de France. Les bons exemples à suivre sont donc nombreux. Il n’y a plus qu’à.

EN CHIFFRES

2,33 euros le coût moyen du mètre cube d’eau potable en Dordogne

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