[INTERVIEW] La Ville de Périgueux accueille ce week-end, la plus grande ferme de Dordogne. L’occasion pour sa maire, Delphine Labails, de rappeler les engagements de sa politique vis-à-vis des filières agricoles.
C’est donc le grand retour de Péri’meuh à Périgueux. Pourquoi avoir attendu quatre ans pour de nouveau organiser cette manifestation ici ?
Delphine Labails, maire de Périgueux : J’avais échangé avec le maire de Sarlat pour que ce comice soit tournant. Or, compte tenu du plateau technique, les villes de plus petite taille ne peuvent pas supporter l’organisation de cette fête. Je souhaitais refonder la relation avec les agriculteurs et le milieu rural. Je considérais que le modèle du salon de l’agriculture n’était pas le seul possible. Je trouvais plus intéressant de travailler dans le fond entre la ville et les agriculteurs : c’est ce que nous avons établi avec les syndicats agricoles et la Chambre d’agriculture.
Vous avez donc fait de l’agriculture l’un des marqueurs forts de votre politique ?
D. L. : J’ai construit toute une politique publique autour de l’agriculture. J’en veux pour preuve les 1 300 repas bio et/ou d’approvisionnement local par jour pour nos écoles. Cela passe aussi par le festival du Livre gourmand, durant lequel les savoir-faire du milieu agricole sont mis à l’honneur. J’ai également en tête le projet HECTARES, résidence d’artistes que nous avons mise en place avec le Crédit agricole et la Chambre d’agriculture. L’idée était donc de créer un partenariat durable avec tous les acteurs. Depuis que je suis maire, je n’ai connu que des crises (aviaire, économique, climatique…) ; le dialogue avec les professionnels du secteur est donc primordial.
Lors de la présentation du Grand banquet, vous avez insisté sur l’importance de trouver sa voie dans le milieu agricole. Craignez-vous que les jeunes Périgourdins se mettent des barrières en se disant qu’ils n’ont pas de débouchés dans notre département ?
D. L. : Je souhaite éviter d’avoir des jeunes qui sont intéressés par le milieu agricole mais qui se disent que ce n’est pas pour eux car nous sommes en Périgord. Or, nous avons la chance d’avoir des établissements agricoles qui sont prêts à les accompagner vers une diversité de métiers agricoles dans lesquels il y a de l’emploi.
Vous avez déclaré vouloir inscrire des moments festifs agricoles dans le marbre, même en l’absence de Péri’meuh. Pouvez-vous nous en dire plus ?
D. L. : Le Grand banquet organisé ce samedi va désormais faire partie de notre calendrier d’animations. Ensuite, nous réfléchissons à la suite du projet HECTARES. Nous souhaitons le décliner sous la forme de concerts au sein des exploitations agricoles puis travailler le projet sous une autre esthétique.
Quelle est votre animation coup de cœur de Péri’meuh, ou celle dont vous êtes particulièrement fière ?
D. L. : Très clairement, la journée du vendredi, dédiée aux enfants. Après, cette manifestation bénéficie de trois marqueurs : la qualité du comice par sa beauté et son organisation rigoureuse, ensuite la très large place laissée aux jeunes pour favoriser la révélation des talents et enfin, ce comice vient prendre sa place dans le cadre d’une politique agricole globale.