Bois. Spécialisée dans la charpente, la construction, l’agencement et les ombrières photovoltaïques, Azélan, à Bergerac, a diversifié son activité avec à un nouvel atelier de fabrication autoconstruit.

Les préoccupations environnementales au cœur de la société mettent un peu de vent dans les voiles de la construction bois ces dernières années, en dépit d’une conjoncture économique générale plus difficile. Depuis deux ans, Azélan, entreprise de charpente, construction bois et agencements intérieurs et extérieurs de magasins, située à La Faurie sud à Bergerac, a opéré une petite révolution avec l’auto-construction d’un nouvel atelier de fabrication de 2 100 m2. L’ancien atelier, vétuste et inadapté aux besoins, a été détruit. Les salariés de la partie fabrication ont investi les lieux, l’année dernière.

Bâti sur le principe du label “craddle to craddle”, il a été conçu avec des produits durables qui peuvent être réutilisés ou recyclés sans compromettre la santé humaine ou l’environnement. La plateforme est en produits recyclés et l’isolation en laine de bois. « Ce n’est pas totalement fini, il manque un peu de bardage et quelques finitions », s’amuse Rémi François, commercial de l’entreprise bergeracoise. 

Le coût du nouveau bâtiment s’élève à 2,9 M€, dont 800 000 € d’aides européennes (Feder) et de la Région. « Dès 2021, l’entreprise s’est équipée d’une machine de taille des poutres spécifique pour répondre à des demandes d’auvents. Un bâtiment neuf a vu le jour pour abriter cette machine. Avant, on taillait à la main ou l’on faisait sous-traiter. » Ce nouveau matériel a aussi permis de se placer sur des chantiers de plus grande envergure.

Des chantiers emblématiques

À l’origine, plutôt spécialisé dans l’agencement et le mobilier de magasin alimentaire, comme les Biocoop, Azélan a élargi son expertise professionnelle vers la fabrication de charpentes et la construction bois, avec des murs dont l’isolation est réalisée avec des matériaux biosourcés tels que la paille.

L’entreprise a participé à plusieurs appels d’offres publics. Elle en a gagné quelques-uns. Elle a réalisé les façades en ossature bois (2 000 m2) avec une isolation en produits biosourcés, de la paille insufflée, de la Maison départementale de l’habitat, à Périgueux. Elle travaille actuellement sur la nouvelle mairie de Brantôme, charpente, ossature et caissons de toiture. Azélan réalise pour Vigier construction l’ossature bois du futur centre événementiel de Bergerac.

Tout est fabriqué en atelier pour être installé, ensuite, sur place. Cette évolution de la production a nécessité une réorganisation entre le bureau d’études, l’atelier de fabrication et la pose. « Avec le ralentissement des constructions neuves, il y a beaucoup de réhabilitations de bâtiments où l’on peut intervenir avec, parfois, un mix béton, acier et bois, comme le supermarché Aldi à Carcassonne sur lequel nous sommes intervenus », remarque Rémi François. 

Le bois utilisé est acheté auprès de distributeurs locaux et provient de Nouvelle-Aquitaine ou de France. Il s’agit essentiellement de douglas de classe 3 naturelle et de l’épicéa autoclavé classe 3. La clientèle d’Azélan se compose d’entreprises partout en France, des jardineries notamment.

Ombrières photovoltaïques

L’entreprise s’est lancée sur le marché des ombrières photovoltaïques de parking en bois. La loi ApER (accélération de la production d’énergies renouvelables) rend obligatoire l’implantation de panneaux photovoltaïques sur les parkings de plus de 1 500 m2. « C’est complètement nouveau. C’est un marché qui s’est ouvert à nous depuis un chantier que nous avons réalisé à Talence pour l’université de Bordeaux en 2022, soit 2 500 m2 d’ombrières en douglas du Massif central, précise Rémi François. Nous intervenons sur des ombrières sur mesures spécifiques. » Azélan en a installé sur la station Electra de l’aire de Garonne, près de Toulouse. Sur ce marché, il faut lutter avec les fabricants de structures métalliques moins chères. « Nous avons beaucoup de demandes de devis et peu de commandes », confirme le commercial qui ajoute : « Nous voulons consolider le carnet de commandes et communiquer sur nos capacités de production auprès des architectes, des bureaux d’études et des entreprises générales. Nous avons besoin de nous faire connaître, notamment en matière d’ombrières photovoltaïques. »