L’employeur peut-il prolonger la durée de la période d’essai de son salarié qui a été en arrêt maladie pendant trois semaines ?
La période d’essai permet à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment en fonction de son expérience. Elle permet également au salarié de déterminer si les fonctions occupées lui conviennent. Bien que facultative sur son principe, la période d’essai ne se présume pas. Par conséquent, elle doit être expressément indiquée dans la lettre d’engagement ou le contrat de travail.
Un salarié en cours de période d’essai vous présente un arrêt maladie de trois semaines. Par conséquent, vous n’avez pas pu pleinement vérifier ses capacités sur toute la durée de la période d’essai prévue initialement. Se pose la question suivante : est-il possible de reporter le terme de la période d’essai ?
Légalement, la suspension du contrat de travail au cours d’une période d’essai entraîne automatiquement la prolongation de celle-ci. Les cas de suspension du contrat de travail donnant lieu à une prolongation de la période d’essai sont nombreux :
- arrêt de travail pour maladie ;
- accidents du travail ;
- congé sans solde
- congés payés du salarié;
- prise de RTT.
L’employeur qui n’aurait donc pas eu la possibilité de tester les compétences du salarié en raison de son absence a la possibilité de prolonger la période d’essai d’une durée au plus équivalente à la durée de son absence.
Exemple : un salarié est embauché le 7 novembre 2023 avec 2 mois d’essai (du 7 novembre 2023 au 6 janvier 2024 inclus). Il est absent pour maladie pendant 3 semaines du 4 décembre au 22 décembre 2023 inclus. Son essai sera prolongé de 3 semaines, jusqu’au 27 janvier 2024 au soir.
En pratique, même si la prolongation est automatique, il est recommandé à l’employeur de faire un écrit au salarié l’informant du nouveau terme de sa période d’essai.