COLLECTIVITÉS. Le développement des énergies renouvelables était au cœur des échanges des maires ruraux de Nouvelle-Aquitaine lors de la réunion du cluster Ruralité(s), à Rouffignac-de-Sigoulès.
Les élus ruraux ont bien des problématiques à gérer. La question de la transition énergétique est un sujet d’autant plus brûlant avec l’explosion du montant des factures d’électricité et de gaz, associée à la nécessité de réduire l’empreinte carbone.
Réunis à la salle des fêtes de Rouffignac-de-Sigoulès, les maires ruraux du cluster Ruralité(s) de Nouvelle-Aquitaine ont abordé cette question, le 15 septembre. Créée en 2018, la structure est un espace de recherche-développement voulu par le Conseil régional et les maires ruraux.
Philippe Ducène, président du Syndicat des énergies (SDE) de la Dordogne, a affirmé que les maires ruraux étaient « les fantassins de la transition énergétique ». L’objectif des collectivités sera d’atteindre l’autonomie énergétique en 2050. « Quand on discute avec les grands groupes de l’énergie, dans leur stratégie d’investissement à 2050, ils se projettent dans la mer du Nord avec l’implantation de milliers d’éoliennes offshore et vers le nucléaire en France. La consommation électrique ne baissera pas. Elle va même augmenter. La sobriété heureuse ne suffira pas », selon le président du SDE 24. Le défi à relever va consister à alimenter cette hausse de la consommation par de l’énergie verte. Dans cette optique, la ruralité devrait jouer un rôle majeur.
Le poids des oppositions
La question de l’acceptabilité des projets par la population devient cruciale pour développer les énergies renouvelables. « Tout le monde veut de l’énergie verte mais pas à côté de chez soi. Comment avoir un schéma qui s’adapte aux besoins énergétiques et à ceux des habitants ? C’est un challenge qui n’est pas gagné », a observé Vincent Dedieu, président du cluster et maire d’Origne, en Gironde. « Une commune rurale qui mène un projet devra absolument toucher des dividendes », a quant à lui affirmé Alain Castang, président des maires ruraux de Dordogne.
Geneviève Barat, conseillère régionale et maire de Saint-Germain-Beaupré, dans la Creuse, a exprimé sa difficulté à identifier, dans sa commune, les zones où développer les projets de transition énergétique dans le cadre de la loi EnR. « Les syndicats d’énergie peuvent aider car ils ont une connaissance des réseaux mais nous allons nous retrouver devant une impasse technique et humaine », a reconnu Philippe Ducène.
Thierry Auroy-Peytou, maire de Lamonzie-Saint-Martin et vice-président de la Communauté d’agglomération bergeracoise, s’est dit scandalisé qu’on accepte que le prix de l’électricité double dans les prochaines années. « Il faut interpeller le gouvernement et le président de la République. Les foyers n’arriveront plus à se chauffer. Dans ma commune, je passe de 7 000 euros par mois à 28 000 euros de chauffage. Je vais faire une pause dans les investissements l’année prochaine. » Il a expliqué que cette situation était d’autant plus grave que les élus ruraux étaient « à portée de gifles de nos concitoyens, tous les jours ».