Menuiserie. Avec Darkness Factory, Christophe Arnswald crée pour ses clients des aménagements hors du commun, laissant libre cours à son imagination fertile.
Son atelier trélissacois, caché dans les profondeurs d’un parking en sous-sol, a inspiré le nom de son entreprise : Darkness Factory ou “l’usine de l’obscurité” en français dans le texte. « Quand j’ai découvert le local, il n’y avait pas encore la lumière, j’ai cru qu’il faisait 50 m2 alors qu’au final, j’en ai 250 ! », s’esclaffe Christophe Arnswald, le maître des lieux.
Aménagée petit à petit, la surface accueille désormais les machines nécessaires à son activité, à la croisée des chemins entre l’art, l’artisanat et l’artisanat d’art. Christophe Arnswald a longtemps exercé comme menuisier spécialisé dans l’agencement, dans le Var. Ayant passé une quinzaine d’années à son compte à Fréjus, il s’est installé en
Dordogne en 2012, où il a été salarié, dans un premier temps. « Je voulais trouver une branche dans laquelle je puisse me renouveler », explique le menuisier, formé chez les Compagnons du devoir. Ces derniers lui ont appris « la rigueur et à réfléchir », des compétences qu’il met aujourd’hui au service de son activité.
Après avoir réalisé l’aménagement de la boutique du Petit caviste, à Périgueux, et celui des chambres d’hôtes de ses propriétaires, pour lesquels il travaillait, Christophe Arnswald s’est remis à son compte, en 2021, pour proposer des agencements qui sortent de l’ordinaire. Un investissement de 10 000 euros et une aide du Département lui ont mis le pied à l’étrier pour ses machines à bois et l’aménagement de son atelier, qui compte, entre autres, une cabine de peinture et un lieu où il accueille ses clients.
« Je crée des espaces pour les professionnels comme pour les particuliers et je veux surtout proposer des concepts que les autres ne font pas. » Oubliez les projets de cuisines ou de salles de bains classiques. Christophe Arnswald prévient : il aime avoir carte blanche pour laisser vagabonder son imagination.
Projets uniques
Pour autant, il pense ses aménagements après avoir cerné précisément la demande de ses clients, leurs attentes et leur façon de vivre l’espace. « Je vais chercher loin chez les gens pour savoir ce qu’ils aiment ; cela peut être perturbant quand je leur pose toutes ces questions », s’amuse-t-il. Mais cette méthode lui permet de proposer des projets qui font mouche. « Certains clients m’ont même dit que c’était plus beau que ce qu’ils pensaient pouvoir avoir un jour chez eux. »
Ainsi, il a réalisé une cave à vins aux lignes rappelant un nid d’abeilles. « J’ai dû faire un gros travail de recherche pour trouver une solution technique de rangement, sans les croisillons qu’on voit habituellement pour stocker les bouteilles », explique l’artisan artiste, qui met un point d’honneur à ne jamais refaire deux fois le même projet. L’un de ses prochains chantiers est une autre cave à vins, qui ne ressemblera donc aucunement à celle-ci.
Entre-temps, il a conçu pour le Watson’s pub, toujours à Périgueux, un mur qui reprend les codes esthétiques de la série “Peaky Blinders”, plongeant les clients du bar dans l’ambiance londonienne du XIXe siècle. Pour cette réalisation, le touche-à-tout s’est appliqué à donner au bois l’aspect de constructions métalliques type Eiffel. « J’essaie de surprendre jusqu’aux plus petits détails : là, j’ai réussi à fabriquer de fausses soudures entre les “métaux” pour plus de réalisme. »
C’est pour ce souci du détail et de l’originalité que ses clients viennent le chercher. « Ma clientèle est imaginative ; si on me demande de la menuiserie traditionnelle, je réoriente tout de suite vers d’autres personnes. Mon but est de trouver des clients qui peuvent exploiter mes compétences à fond », explique Christophe Arnswald, souvent contacté via le bouche-à-oreille, ou parce que ses clients ont vu l’une de ses réalisations ailleurs.
Plutôt positionné sur des chantiers haut de gamme, il a abandonné la menuiserie traditionnelle pour concevoir de A à Z ses projets, de l’esquisse jusqu’à l’éclairage final. « Je suis obligé de tout créer moi-même, pour ne pas que cela prenne des proportions folles. » Avec un ami maroquinier, il a appris à travailler le cuir. Équipé d’un graveur laser, il tatoue ses propres dessins sur le bois, le verre, le plastique ou l’inox… Christophe Arnswald jongle entre les techniques et les matériaux pour réaliser également des pièces plus artistiques qu’il rêve d’exposer un jour, « quand j’aurai un peu de temps », souffle-t-il.