L’État renforce son soutien

La vaccination sera obligatoire pour tous les élevages commerciaux de canards du territoire national. (Ph. archives Réussir le Périgord)

INFLUENZA AVIAIRE. Le ministre de l’Agriculture a annoncé de nouvelles mesures pour accompagner les éleveurs et le lancement de la campagne vaccinale.

Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a annoncé, la semaine dernière, le financement de cinq mesures importantes pour compléter le dispositif d’indemnisation dont peuvent bénéficier les éleveurs au titre de la crise épizootique 2022-2023. Elles doivent aussi permettre d’assurer le lancement d’une campagne de vaccination des canards. « L’État réaffirme ainsi son soutien aux acteurs des filières avicoles, durement touchés par la crise et engage une nouvelle étape déterminante dans la lutte contre l’influenza aviaire », a indiqué le ministre.

Ces mesures comprennent en premier lieu la réduction des densités de canards dans les 45 communes les plus densément peuplées en palmipèdes dans le Grand Ouest, en Pays-de-la-Loire et dans les Deux-Sèvres, dans l’attente de la vaccination. L’objectif est de limiter le risque d’apparition d’une nouvelle vague épizootique. Cette stratégie s’effectue en deux étapes : tout d’abord l’arrêt progressif, à partir du mois de juillet, de la mise en place de canards non vaccinés dans 45 communes, puis la mise en place uniquement de canards vaccinés à compter d’octobre. La mesure s’applique également autour d’une quarantaine de sites stratégiques pour la génétique aviaire. « Les pertes économiques des éleveurs concernés par les non mises en place dans le cadre de cette stratégie de dé-densification seront prises en compte », assure le ministère.

Afin de soulager rapidement la trésorerie des éleveurs situés en zone réglementée impactés par la crise 2022-2023, un dispositif d’avance a été ouvert depuis le 21 juillet. Cette avance, à hauteur de 50 % maximum des pertes estimées, sera payée au fil de l’eau durant l’été. En complément des dispositifs déjà en place pour les éleveurs et les entreprises d’abattage et de transformation, le ministère déploiera, à l’automne, un dispositif d’indemnisation qui couvrira 100 % des pertes d’excédent brut d’exploitation des entreprises du maillon sélection-accouvage et des éleveurs de cheptels reproducteurs également affectés par cette épizootie, dès lors que cette perte est supérieure à 20 %.

Autre mesure financière de soutien aux éleveurs touchés par l’épizootie, le barème d’indemnisation des volailles abattues pour la crise 2022-2023 est revalorisé à partir des coûts de production du trimestre ayant concentré le plus d’abattages, soit le 4e trimestre 2022.

Vaccination obligatoire

La vaccination s’appliquera de manière obligatoire à tous les élevages commerciaux de canards (Pékin, Barbarie et mulard) sur l’ensemble du territoire métropolitain (hors Corse), pendant toute l’année. Elle restera volontaire pour les élevages de canards reproducteurs dont la production (oiseaux d’un jour ou œufs à couver) est destinée au commerce national exclusivement. 

La vaccination des canards reproducteurs dont les produits sont destinés à l’exportation est interdite afin de ne pas bloquer certains flux commerciaux d’exportation. Chaque élevage vacciné devra faire l’objet d’un suivi sanitaire précis, par le biais d’analyses régulières et une visite mensuelle par le vétérinaire
sanitaire.

Le ministère annonce qu’il prendra en charge 85 % du coût total de la campagne.

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