TOURISME. La fréquentation a progressé en 2022 avec un retour des touristes étrangers. Pour cette saison, les professionnels affichent leur confiance en dépit de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre.
La saison touristique 2023 est lancée en Dordogne ; elle s’annonce prometteuse, selon les principaux acteurs de la filière qui étaient réunis au théâtre, à Périgueux, le 25 mai, pour l’assemblée générale du Comité départemental du tourisme. À cette occasion, les représentants de la structure ont fait un bilan de la fréquentation et des actions menées en 2022. Ils ont aussi évoqué les perspectives pour 2023. Sylvie Chevallier, présidente du CDT 24, a exprimé « ses forts espoirs ». Les premiers chiffres de fréquentation de l’année, notamment avec les jours fériés de mai et Châteaux en fête, sont bons.
En 2022, l’activité touristique avait connu « un retour à la normale », selon la présidente du CDT, après la crise sanitaire. Les nuitées touristiques ont progressé de presque 18 % par rapport à 2021 pour atteindre 18,3 millions. Elles ont augmenté de 3,5 % si l’on prend 2019 comme dernière année de référence. « Nous avons remarqué une prime aux hébergements situés en pleine nature, durables et privatifs », a noté Sylvie Chevallier. 63 % des nuitées ont été réalisées par la clientèle française (Île-de-France, Aquitaine, Pays de la Loire). « La Nouvelle-Aquitaine est devenue le premier bassin émetteur de clientèle, devant l’Île-de-France. Nous voyons un recentrage sur les séjours de proximité. Nous avons créé Châteaux en fête au printemps pour aller chercher cette clientèle plus tôt, lors des “ailes” de saison », explique Christophe Gravier, directeur du CDT 24. En 2022, la clientèle étrangère était de retour en Périgord (Anglais, Hollandais et Allemands) mais aussi les Américains, qui dépensent entre 120 et 150 euros par jour et par personne contre 60 euros, en moyenne, pour les Français. « La clientèle étrangère était de retour sans toutefois revenir au même niveau qu’en 2019 », a précisé le directeur du CDT.
En mars, le Département a réalisé une campagne publicitaire sur France 2 et France 5. « Depuis quatre ans, nous faisons ces campagnes à la télévision. C’est la répétition qui crée la notoriété », affirme Christophe Gravier. Des nouvelles formes de séjours, appelées slow tourisme, voient le jour en Dordogne pour mieux répondre aux attentes de la clientèle : moins loin, en pleine nature et écoresponsables. Un partenariat a été conclu avec l’Ademe, via le fonds Tourisme durable, pour accompagner les hébergeurs et restaurateurs dans la transition écologique. Dans son introduction,
Germinal Peiro, président du Conseil départemental, a rappelé toute l’importance du tourisme dans l’économie du département. La collectivité verse 1,35 Me d’aides directes au CDT. Elle consacre au tourisme presque 1,5 Me en ajoutant son intervention dans des actions spécifiques.
Quelques nuages
Il plane sur l’activité touristique quelques nuages que sont l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre. « L’inflation commence à avoir un effet sur le pouvoir d’achat des Français, selon les retours que nous avons des acteurs du tourisme. Le contexte international ne favorise pas le retour des clientèles étrangères », a confirmé Sylvie Chevallier. « C’est pour cela que nous recentrons une partie de notre communication sur la région, afin d’aller chercher un public qui n’aura pas besoin de mettre un budget trop important pour se déplacer », a indiqué Christophe Gravier.