SANTÉ. Un dispositif expérimental pour favoriser le dépistage du cancer colorectal chez les adultes handicapés vient d’être mis en place à Bourdeilles dans un établissement d’accueil spécialisé.
Le dépistage est l’une des meilleures armes dans le combat contre le cancer. Malheureusement, les taux de participation aux campagnes de dépistage organisées par les autorités sanitaires sont loin d’être satisfaisants. Alors qu’ils sont déjà faibles dans la population générale, certains publics en sont encore plus éloignés. C’est le cas des personnes en situation de handicap, « qui se font deux fois moins dépister que les autres personnes ciblées », constate le Dr Vanessa Richier, médecin coordonnateur territorial pour le Centre de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine (CRCDC-NA).
De nombreux freins peuvent expliquer cette situation : la méconnaissance du dispositif, des invitations pas toujours adaptées ou qui n’arrivent pas à leurs destinataires et les difficultés pour se faire accompagner dans le cadre d’opérations de dépistage. Pour essayer de résoudre ces problématiques, l’Agence régionale de santé (ARS), l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps), le CRCDC et l’établissement Les Deux séquoias, de Bourdeilles, viennent de mettre en œuvre un partenariat pour favoriser le dépistage du cancer colorectal chez les résidents. « Nous accueillons à la fois des personnes âgées dans la partie Ehpad mais aussi des adultes handicapés, précise Olivier Wallet, directeur de l’établissement. Nous avons une forme de responsabilité pour que les choses s’améliorent en matière de dépistage. » Le cancer colorectal est l’un de ceux pour lequel le dépistage a le plus faible taux de participation : c’est pourquoi le dispositif mis en place en a fait une priorité.
Des actions durables
« Nous allons agir sur plusieurs leviers. Dans un premier temps, la sensibilisation des professionnels qui travaillent au sein de l’établissement, celle des bénéficiaires eux-mêmes, ainsi que de leurs proches, leurs aidants et leurs tuteurs », précise le Dr Richier. Un premier volet d’actions devrait avoir lieu en mai et juin prochains aux Deux séquoias. L’idée est d’aller « au-delà d’une action ponctuelle ». Les actions de prévention devront être intégrées dans le parcours de soins des résidents pour s’inscrire dans la durée.
« Le but est de faire connaître ce dispositif et d’inciter tous les établissements du département à entrer dans des démarches de prévention et de promotion de la santé », explique Didier Couteaud, directeur de la délégation départementale de l’ARS. Les réussites et les difficultés de la mise en œuvre du dispositif pilote seront évaluées au fur et à mesure pour que le retour d’expérience serve à un déploiement régional, voire national.
« C’est un message fort que des personnes en situation de handicap montrent l’exemple, en tant que citoyens acteurs de leur santé », se félicite Olivier Wallet.
EN CHIFFRES
13,9 % de participation au dépistage du cancer colorectal chez les personnes handicapées