Vers une nouvelle loi Chassaigne

La lutte continue pour obtenir une revalorisation des pensions agricoles à 100 % du Smic. (Ph. L. Roth)

Social. Les retraités agricoles étaient réunis en assemblée générale, vendredi 4 novembre, à Boulazac. Après les avancées obtenues, le combat pour la revalorisation de leurs pensions est toujours d’actualité.

Certaines oreilles ont dû siffler, en marge de la réunion des retraités agricoles de Dordogne, le 4 novembre au Palio de Boulazac. L’absence de trois députés sur quatre – Jean-Pierre Cubertafon étant représenté – n’a pas manqué de faire réagir le président de l’Adra 24 (Association départementale des retraités agricoles), Roger Tréneule, qui l’a déplorée dans son rapport moral, ainsi que les présents dans la salle lors de la séance de questions réponses qui a clos les débats. 

Cela n’a toutefois pas empêché les retraités de revenir sur l’année écoulée et de dresser leurs futures perspectives. « Les lois Chassaigne 1 et 2 ont permis des acquis incontestables, a rappelé Roger Tréneule. Elles viennent récompenser 25 ans de combat : ce sont les deux lois les plus importantes jamais adoptées pour les retraités agricoles. » Roger Tréneule a tout de même pointé le fait que certaines retraites de chefs d’exploitation ne sont pas encore complètes et que « la lutte doit se poursuivre », notamment pour la parité et l’égalité. « Il y a de nouvelles perspectives d’amélioration, a-t-il toutefois souligné. Une nouvelle proposition de loi du député Chassaigne doit être présentée au printemps prochain pour régler les insuffisances des deux précédentes lois. »  

La revalorisation des retraites agricoles à 100 % du Smic, pour laquelle milite désormais l’Anraf, pourrait favoriser le renouvellement des générations en agriculture, se sont accordés à dire les représentants des syndicats agricoles présents. « C’est indécent que ceux qui ont nourri le pays soient défavorisés », s’est ainsi indigné le représentant de la Confédération paysanne. Guillaume Testut, pour les Jeunes Agriculteurs, a lié la question des revenus des agriculteurs à celle des retraites. 

Souveraineté alimentaire

Roger Tréneule a rappelé que l’Association nationale des retraités agricoles (Anraf) était opposée à la limitation à cinq ans du statut de conjoint collaborateur, craignant que le « sous-statut » qui verra le jour via cette réforme ne prive de retraites des salariés pour lesquels les chefs d’exploitation pourront encore plus difficilement cotiser. Une position sur laquelle il a été rejoint par le sénateur Serge Mérillou : «  Comment voulez-vous demander à des paysans de payer des cotisations sur des revenus qu’ils n’ont pas ? ». L’élu a également exprimé ses « inquiétudes sur le problème de la souveraineté alimentaire. Quand on perd des élevages dans certaines filières, comme le lait, on ne les retrouvera pas… »

Les personnels de l’Ehpad de Vergt, actuellement menacé de fermeture, ont fait une apparition en fin de réunion pour dénoncer « la logique financière de Korian », groupe gestionnaire de l’établissement. L’assemblée s’est terminée par la remise de la médaille de Chevalier de l’ordre du mérite agricole à Liliane Veyssy, secrétaire de l’association, dont le dévouement a été dûment salué. 

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